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Commentaire mensuel sur le marché : L’économie fera face à un ralentissement croissant, pas à un ouragan

21 juin 2022
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Les attentes à l’égard du resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (la Fed) et de la Banque du Canada (BdC) continuent de se raffermir, puisque les mesures de relance monétaires sont rapidement éliminées afin de contrer des pressions inflationnistes excessives. La hausse des taux devrait peser sur les perspectives de croissance et les valorisations boursières, mais nous ne nous attendons pas à une récession au cours des 6 à 9 prochains mois.

 

  • Les produits de base connaissent une tempête parfaite qui n’a encore montré aucun signe d’apaisement, ce qui devrait soutenir les perspectives d’inflation mondiale. Le Canada reste bien positionné pour tirer parti du cycle des produits de base (actions et devises), car ses exportations sont florissantes pendant une période de hausse des prix.
  • Les attentes à l’égard du resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (la Fed) et de la Banque du Canada (BdC) continuent de se raffermir, puisque les mesures de relance monétaires sont rapidement éliminées afin de contrer des pressions inflationnistes excessives. La hausse des taux devrait peser sur les perspectives de croissance et les valorisations boursières, mais nous ne nous attendons pas à une récession au cours des 6 à 9 prochains mois.
  • Nous restons neutres à l’égard des actions, sous-pondérons les titres à revenu fixe et surpondérons les liquidités. Nous espérons bientôt redéployer le capital à mesure que l’incertitude entourant la politique de la Fed se dissipe. Sur le plan régional, nous avons ramené les actions américaines au point neutre après leur remontée à court terme en mai. Nous pensons que les perspectives de bénéfices pourraient s’avérer plus difficiles. Nous continuons de surpondérer les actions canadiennes et de sous-pondérer celles de l’Europe, de l’Australasie, de l’Extrême-Orient (EAEO) et des marchés émergents, tout en ayant une couverture de devises contre le dollar américain.
  • Sur le plan sectoriel, nous surpondérons toujours les secteurs de la technologie, des services financiers, de l’énergie et celui des compagnies aériennes internationales.

 

« Pourquoi la patience est-elle si importante? Parce qu’elle nous permet d’être attentifs. » – Paulo Coelho

L’économie fera face à un ralentissement croissant, pas à un ouragan

 

Le chef de la direction de J.P. Morgan, Jamie Dimon, a alimenté le discours sur la récession en disant à un groupe d’investisseurs qu’un « ouragan » économique se profilait à l’horizon (Source : CNN). Il ne fait aucun doute que le rythme de la croissance économique mondiale ralentit, mais nous pensons qu’il est prématuré de s’attendre à une récession à court terme. Même si le rythme et l’ampleur des futures hausses de taux de la Fed et de la BdC feront probablement plonger la croissance économique sous la barre des 2 % en 2023, nous pensons que la trajectoire réussite de cet atterrissage en douceur se resserre, puisque les pressions inflationnistes diminuent, tout en restant trop élevées.

 

Notre point de vue tactique sur les marchés consiste toujours à faire preuve de prudence et de patience à l’égard des actions mondiales. D’un côté, les marchés boursiers ont adéquatement pris en compte l’incidence de la hausse des taux en réduisant les multiples de capitalisation, comme le ratio cours-bénéfice, mais de l’autre, les prévisions de bénéfices et les marges bénéficiaires pourraient être élevées si les pressions inflationnistes restent stables et si les taux continuent de progresser. L’incertitude élevée entourant les perspectives inflationnistes persistera probablement au cours des prochains mois; la volatilité du marché devrait donc rester plus élevée que la normale et offrir, par conséquent, plus d’occasions de placement à court terme à saisir au vol, selon nous.

 

Les marchés mondiaux en mai : Les chasseurs d’aubaines et l’espoir d’une pause de la Fed sauvent le mois en alimentant un regain

 

Les actions mondiales (indice MSCI Monde tous pays, 0,3 %) ont clôturé le mois de mai en territoire neutre, mais seulement après avoir connu une solide remontée à partir du milieu du mois, lorsque la crainte d’un resserrement excessif de la Fed s’est atténuée. Il est intéressant de noter que les principaux marchés boursiers régionaux se différenciaient peu les uns des autres, puisqu’ils ont évolué dans une fourchette étroite. Le Nasdaq 100 a accusé un retard notable (-1,5 %), car certaines grandes sociétés technologiques ont continué de souffrir. Par ailleurs, les actions européennes ont inscrit un rendement supérieur (indice Euro Stoxx 50, 1,3 %). Tous les autres marchés ont inscrit un rendement légèrement positif dans une fourchette étroite. Le rendement de fin de mois qui en a résulté a été presque nul, mais la volatilité du marché pendant cette période a été forte, l’indice S&P 500 enregistrant un repli maximal de 5,5 %, avant de se redresser pour terminer au point neutre (0,2 %).

 

Après avoir bondi jusqu’à présent en 2022, le taux des obligations canadiennes à 10 ans a été relativement stable en mai, passant difficilement de 2,87 % à 2,89 %. Pendant ce temps, les prix du pétrole ont bondi, de 104,69 $ le baril à 114,67 $, puisque le marché fait face à une tempête parfaite, surtout à cause des sanctions contre la Russie. Le dollar américain (indice DXY Dollar, -1,2 %) a reculé pour la première fois en 2022, lorsque la Fed a fait une pause. Le huard a profité des attentes de resserrement de la politique monétaire de la BdC et a progressé de 1,7 % par rapport au billet vert. Enfin, malgré les fortes fluctuations quotidiennes de l’indice S&P 500, l’indice de volatilité VIX s’est maintenu à des niveaux relativement faibles en mai, clôturant le mois à 26,2 %, alors qu’il avait atteint presque 35 % plus tôt dans le mois. Même si le niveau était élevé, il n’a pas réussi à signaler clairement la capitulation des investisseurs, qui, selon nous, exigerait un taux VIX de 40 %.

 

Perspectives de la Banque du Canada : Le marché de l’habitation aide au ralentissement de l’inflation

 

Les marchés monétaires canadiens s’attendent à ce que le taux du financement à un jour de la BdC atteigne 3,25 % d’ici décembre, après un creux de 0,25 % pour le taux directeur de la BdC au début de l’année. Le resserrement de la politique monétaire aura sans aucun doute une incidence sur le marché canadien de l’habitation, un facteur clé de l’inflation au pays. Les ventes ont déjà commencé à ralentir et nous nous attendons à ce que les acheteurs potentiels restent sur la touche. Ils doivent réévaluer leur pouvoir d’achat, les coûts d’emprunt ayant bondi en même temps que le fort taux de rendement de la dette fédérale à 5 ans du Canada (graphique 1).

 

Graphique 1 : L’activité de revente d’habitations se refroidira tout au long de l’été à mesure que les taux d’emprunt progresseront*

Inventory index june 2015

 

Source : Bloomberg, BMO Gestion mondiale d’actifs, données de mai 2022. *Remarque : Ne comprend pas les mois de février, mars et avril 2021 à cause des effets importants de distorsion de base découlant du confinement de 2020.

 

Le ralentissement du marché de l’habitation fait partie de l’équation de baisse de l’inflation par la BdC. Compte tenu de la reprise de solides flux d’immigration au Canada et de la grave pénurie de main-d’œuvre qui devrait protéger le marché du travail contre un ralentissement de la croissance économique, la demande de logements sous-jacente devrait rester robuste et fournir un plancher aux prix des logements à l’échelle nationale. Cependant, nous nous attendons à ce que les régions les plus en ébullition (Grand Toronto, Montréal et Vancouver) connaissent un certain repli des prix pendant l’année. Dans l’ensemble, en supposant que le taux d’intérêt neutre au Canada se situe autour de 2,5 %, de futurs taux directeurs dépassant 3 % pèseront sans aucun doute sur les secteurs sensibles aux taux d’intérêt, comme l’activité immobilière.

 

Perspectives du pétrole : Les prix élevés de l’énergie sont-ils la nouvelle norme?

 

On dit souvent que le remède à la hausse des prix est une hausse des prix. En ce qui concerne les prix de l’énergie et de l’essence, cependant, la récente hausse n’a pas encore eu beaucoup d’effet sur la demande, car les consommateurs sont impatients de reprendre la route et de voler après deux ans de pandémie et de restrictions. Même si le conflit en Ukraine et les sanctions contre la Russie ont resserré davantage les marchés du pétrole et de l’énergie, l’accentuation des déséquilibres entre l’offre et la demande nous préoccupait plusieurs mois avant le début du conflit. Contrairement aux cycles énergétiques précédents, la production pétrolière est restée à la traîne de la remontée des prix, ce qui a entraîné une baisse régulière des stocks ces dernières années (Graphique 2). La taxation du secteur de l’énergie (source : CBC) amplifiera probablement le cycle, malheureusement. En plus de la combinaison des sanctions contre la Russie, la demande de pétrole se rapproche des niveaux d’avant la COVID-19 et la production de pétrole devrait accuser un retard sur la demande; par conséquent, nous entrevoyons des risques de hausse pour les perspectives pétrolières en 2023 et nous maintenons notre surpondération du secteur de l’énergie.

 

Graphique 2 : Les stocks de pétrole américains chutent rapidement et pourraient encore baisser cet été

 

Inventory index june 2015

 

Source : Bloomberg, BMO Gestion mondiale d’actifs, en date du 6 juin 2022.

 

Pour les conducteurs, le choc des prix est encore plus grave, puisque les produits raffinés, comme l’essence et le carburant diesel, voient leurs stocks diminuer de façon encore plus inquiétante, ce qui pourrait même présenter des risques d’offre pendant l’été (source : EIA). Dans le secteur de l’énergie, les prix du gaz naturel, utilisé principalement pour le chauffage et l’activité manufacturière, ont connu la flambée la plus spectaculaire, puisqu’ils ont été multipliés par plus de quatre par rapport aux niveaux antérieurs à la pandémie de COVID-19; par ailleurs, les prix de gros de l’essence ont progressé de 250 %, alors que le pétrole brut (WTI) a doublé (Graphique 3). En Europe, la situation de l’offre d’énergie devrait se détériorer à l’approche de la saison hivernale. Il est possible que la faiblesse de l’offre énergétique
ait une incidence négative sur l’activité économique en Europe et pèse sur les perspectives de croissance de la région.

 

Graphique 3 : Des prix de l’énergie bien au-dessus des niveaux d’avant la pandémie de COVID-19; les automobilistes souffriront encore plus à la pompe cet été

 

Energy index december 31 2019

 

Source : Bloomberg, BMO Gestion mondiale d’actifs, en date du 6 juin 2022.

 

Perspectives et positionnement : La prudence domine pendant que la divergence macroéconomique continue

 

On s’attend de plus en plus à des hausses de taux de la part de la BdC et de la Fed, ce qui pèsera sur les perspectives de croissance économique. Nous pensons que la voie pour un atterrissage en douceur est en train de se rétrécir, car les attentes à l’égard d’une hausse des taux directeurs augmentent et ceux-ci vont probablement dépasser la zone neutre afin de maîtriser l’inflation. Les consommateurs américains ont fait preuve de résilience face à la flambée de l’inflation et nous continuons de croire que les perspectives économiques à court terme (6 mois) s’avéreront meilleures que prévu, le marché de l’emploi demeurant exceptionnellement serré.

 

En raison de ce contexte difficile et de l’incertitude élevée liée à la Fed, nous restons neutres à l’égard des actions dans notre répartition de l’actif. Nous sous-pondérons légèrement les obligations, parce que nous nous attendons à ce que les hausses de taux se raffermissent un peu plus. En attendant de plus amples éclaircissements sur les perspectives concernant les taux d’intérêt et les actions, nous privilégions les liquidités et nous espérons voir des occasions de les redéployer au cours des prochains mois.

 

À l’échelle régionale, nous avons ramené les actions américaines au point neutre après une solide reprise à court terme en mai. Nous nous attendons aussi à ce que les perspectives des bénéfices aux États-Unis s’assombrissent au cours des prochains trimestres, parce que la croissance économique ralentit à un rythme semblable à la tendance de 2 %. Notre confiance à l’égard des actions canadiennes reste intacte, car le cycle des produits de base profite d’une tempête parfaite. Contrairement à cet optimisme stable à l’égard du Canada, nous continuons de sous-pondérer les actions de la région EAEO et des marchés émergents. Sur le plan sectoriel, nous surpondérons les secteurs américains des services financiers, de l’énergie, des compagnies aériennes internationales et des technologies à grande capitalisation. Enfin, nous avons établi une couverture de change d’environ 0,775 $ US contre le dollar américain, estimant que la situation commerciale du Canada (c’est-à-dire les exportations de produits de base) et une BdC ferme pourraient faire grimper le huard d’environ 0,83 $ d’ici la fin de l’année.

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