REMARQUE STRATÉGIQUE DU CHEF DES PLACEMENTS
Les marchés baissiers entrent-ils en hibernation
Un examen des risques de marché actuels montre que les marchés sont objectivement orientés à la baisse.

PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES
Les attentes de croissance diminuent à mesure que le crédit se resserre
Perspectives aux États-Unis
Le moment d’une probable récession demeure quelque peu incertain. À la fin de 2022, on prévoyait un repli. Cependant, il a été repoussé par des données économiques étonnamment résilientes, comme le récent rapport sur l’emploi d’avril, qui montre que l’économie américaine a créé 253 000 emplois, ce qui allait bien au-delà des attentes. Par conséquent, aucune récession n’est imminente. La récession pourrait frapper au plus tôt cet été, et plus probablement au deuxième semestre de l’année, compte tenu des tensions que nous avons observées dans le secteur bancaire et de leur incidence sur le crédit.

Perspectives au Canada
Cela ne signifie pas nécessairement que nous assisterons à une reprise en V, mais les signes d’un creux ne peuvent être considérés que comme une agréable surprise pour le marché canadien de l’habitation.
Une autre raison pour laquelle le marché de l’habitation est vigoureux est que la situation de l’emploi au Canada demeure assez exceptionnelle. Près de 250 000 emplois ont été créés au cours des quatre premiers mois de l’année. Par conséquent, comme aux États-Unis, une récession ne semble pas imminente. Mais les États-Unis demeurent le plus important partenaire commercial du Canada. Par conséquent, s’il y a un ralentissement au sud de la frontière au deuxième semestre de l’année, le Canada le ressentira aussi.
Perspectives internationales
La Chine reste l’exception en matière de perspectives – la croissance ne ralentit certainement pas et il n’y a effectivement aucun risque de récession. La réouverture de l’économie chinoise stimule la croissance en 2023, et celle-ci pourrait même se poursuivre en 2024. La grande question est la suivante : cette dynamique sera-t-elle suffisante pour répondre aux attentes élevées des marchés? C’est ce que nous attendons tous. Pour le moment, on peut dire sans se tromper que les investisseurs n’ont pas à s’inquiéter que la croissance en Chine baisse autant qu’en Europe et aux États-Unis.
Principaux risques | Ce qu’en pense BMO Gestion mondiale d’actifs |
---|---|
Inflation | Le taux d’inflation global va dans la bonne direction. L’inflation des prix des aliments demeure problématique. |
Taux d’intérêt | Il semble que nous approchions de la fin du long et rigoureux cycle de hausses de taux en Amérique du Nord. La barre est très haute pour des taux d’intérêt négatifs surprises dans les prochains mois. |
Récession/chômage | On ne peut pas avoir de récession sans crise de l’emploi. Le Canada et les États-Unis continuent de créer des emplois à un rythme soutenu, ce qui signifie qu’une récession pourrait n’avoir lieu que dans plusieurs mois. Le marché du travail reste tendu. |
Politique américaine | À court terme, le plafond de la dette est préoccupant. Le manque de clarté quant aux candidats aux élections présidentielles de 2024 crée de l’incertitude. |
Consommation | La croissance des salaires dépasse maintenant l’inflation. S’il n’y a pas de pertes d’emplois, le consommateur s’en sortira bien. Cette récession devrait être déclenchée par les entreprises plutôt que par les consommateurs comme celle de 2008 |
Marché de l’habitation | Le marché a atteint un creux plus tôt que prévu. Au Canada, il existe toujours un énorme déséquilibre entre l’offre et la demande. L’habitation devrait laisser derrière elle les difficultés pour retrouver une situation favorable à l’approche de 2024. |
Crise bancaire | Devrait demeurer une source d’inquiétude pour les marchés Les petites banques régionales ont tendance à être plus exposées au cycle de récession. |

POSITIONNEMENT DES PORTEFEUILLES
Catégories d’actif
La crise financière qui sévit parmi les petits prêteurs a fait ressortir clairement que les termes « idiosyncrasique » et « isolé » ne sont pas synonymes. Comme nous le soupçonnions, un plus grand nombre de banques régionales américaines sont sous pression pour des raisons légèrement différentes, mais le fait demeure que la crise n’est pas entièrement endiguée. Ce qui est rassurant par rapport à 2008-2009, c’est qu’elles sont allées directement à la fin de l’histoire en garantissant les dépôts. Tant que les déposants ne sont pas touchés, une panique bancaire est moins un problème systémique; les porteurs d’actions et d’obligations sont les seuls à devoir s’inquiéter de leurs pertes. De façon plus générale, la possibilité de voir quelques petits prêteurs couler n’est pas la plus grande préoccupation. Ce qui inquiète le plus, c’est le resserrement de la croissance du crédit et des prêts. Ce qui a commencé comme une contraction du crédit pour les petites entreprises et les particuliers se transforme en une baisse de la demande de crédit, et nous pouvons raisonnablement nous attendre à ce que ces conditions persistent.
Les actions ne semblent pas prendre en compte de récession, les ratios étant toujours supérieurs aux moyennes à long terme et de nombreuses sociétés technologiques à mégacapitalisation renouant avec des valorisations élevées. L’ensemble du marché s’est redressé, mais examinons de plus près la composition de cette reprise. Nous n’avons pas constaté de participation généralisée, mais plutôt une très grande équipe soutenue par quelques joueurs vedettes. Par conséquent, l’ensemble du marché boursier est vulnérable. En ce qui concerne les titres à revenu fixe, et ce qui est pris en compte dans ce segment, les obligations laissent entendre que nous pourrions observer des baisses de taux d’intérêt dès septembre. Cela ne laisse pas beaucoup de temps pour une récession, sans parler d’un ralentissement supplémentaire de l’inflation de base.
Certains pensent qu’un atterrissage en douceur serait possible pour les marchés et l’économie – j’ai vu plus d’une fois l’expression « récession glissante » au cours des dernières semaines. Cependant, certains ont des opinions relativement optimistes en ce moment, étant donné que nous vivons l’une des plus importantes contractions de liquidité financière1 que nous ayons vues depuis très longtemps.
En ce qui concerne le positionnement, nous sommes passés d’une position neutre à une position négative (-1) pour les actions; nous avons connu une assez bonne reprise et prendre des profits à ce stade est bien avisé. Nous continuons de surpondérer les obligations par rapport aux liquidités et ne privilégions que légèrement la surpondération de la duration.
Actions
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
Titres À Revenu Fixe
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
Liquidités
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier

POSITIONNEMENT DES PORTEFEUILLES
Actions
Nous sommes toujours préoccupés par certaines banques, mais dans l’ensemble, les dépôts se sont stabilisés pour la plupart des prêteurs. La probabilité d’une crise financière généralisée est très faible, de sorte qu’on met à juste titre l’accent sur les répercussions qui pourraient nuire à l’économie dans son ensemble, comme le resserrement des normes de crédit. Mais cela est conforme aux attentes du marché, qui sont prises en compte.
En ce qui concerne les bénéfices des sociétés, nous avons observé une plus grande résilience qu’initialement prévu au cours du premier trimestre : les bénéfices totaux ont dépassé les attentes. Mais deux facteurs nous poussent à rester prudents : premièrement, nous observons toujours une croissance négative des bénéfices. Deuxièmement, le marché commence à douter que tout cela puisse continuer : nous ne constatons pas la hausse habituelle dont les sociétés bénéficient en cas de bonne surprise. Les ratés sont punis par les investisseurs, alors que les bénéfices supérieurs aux attentes suscitent peu de réactions. Ces réactions témoignent de la prudence du marché. Pourrions-nous assister aux mêmes rendements supérieurs le trimestre prochain? C’est possible, car l’économie semble bien se porter. Mais je ne crois pas que nous assisterons à une flambée ou à un retour à une très forte croissance des bénéfices au cours des prochains trimestres.
Canada
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
ÉTATS-UNIS
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
EAEO
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
Marchés Émergents
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier

POSITIONNEMENT DES PORTEFEUILLES
Titres à revenu fixe
Nous avons observé une accentuation supplémentaire de la courbe des taux, accentuation qui devrait se poursuivre maintenant que nous avons connu ce qui est probablement la dernière hausse de taux d’intérêt de la Fed pour ce cycle. Rappelez-vous que dans le commentaire du Federal Open Market Committee du 3 mai, le message clé selon lequel « un resserrement supplémentaire de la politique pourrait être approprié » a été supprimé. Il s’agit d’un signal d’assouplissement. Tout autre resserrement dépendra entièrement des données. Les dirigeants de la Fed ont également reconnu les risques liés au resserrement des conditions de crédit. Donc, à moins que l’inflation ne s’inverse, il est très peu probable que les taux d’intérêt augmentent davantage à partir de maintenant. Selon nous, le scénario de référence sera le suivant : la Fed et la Banque du Canada n’atteindront pas leurs objectifs d’inflation d’ici la fin de l’année, mais l’IPC sera tel que les banques centrales se sentiront à l’aise de ne pas resserrer davantage leurs taux.
En ce qui concerne les taux, nous sommes passés à une surpondération, ou à légèrement haussier pour la duration (+1). Nous pensons que nous sommes à présent au sommet du cycle de resserrement et que des baisses de taux dans les six à douze prochains mois sont maintenant plus probables que de nouvelles hausses. Cela nous a donné la conviction d’avancer sur la courbe. Concernant les titres de créance, nous avons maintenu les titres de catégorie investissement à un niveau légèrement haussier (+1). Encore une fois, nous privilégions les titres de qualité supérieure pour détenir des titres de créance liés à des bilans capables de résister à une récession ou à un ralentissement important. En particulier, les grandes banques offrent une bonne occasion et affichent des écarts relativement intéressants. Nous avons fait passer la pondération des titres à rendement élevé de neutre à légèrement baissier (-1) pour les mêmes raisons que nous sommes légèrement baissiers à l’égard des actions américaines : la tension dans le secteur bancaire et le risque de récession. Il y a aussi l’incertitude liée au plafond de la dette aux États-Unis, qui pourrait faire trembler les marchés du crédit.
Titres De Créance De Catégorie Investissement
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
Rendement Élevé
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
Titres De Créance Des Marchés Émergents
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
Duration
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier

POSITIONNEMENT DES PORTEFEUILLES
Style et facteur
Dans l’ensemble, on continue de créer des emplois. La demande demeure forte. Cependant, nous commençons à voir changer des mesures comme les dépenses en immobilisations et les intentions de dépense. Le crédit à la consommation devient de plus en plus faible à la marge. Et nous commençons à voir des failles dans les données sur l’emploi. Il ne pleut peutêtre pas encore, mais les nuages s’amoncellent.
Valeur
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
Qualité
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
Croissance
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
Volatilité
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier

POSITIONNEMENT DES PORTEFEUILLES
Mise en œuvre
Alors que la récession s’approche, nous privilégions un retour à l’or dans l’ensemble de nos portefeuilles grâce à l’exposition aux actions des matières premières et aux FNB directs de lingots d’or, tout en délaissant d’autres positions dans les secteurs de l’énergie et des technologies. Cependant, il est possible à court terme que le billet vert réaffirme son statut de valeur refuge.
Vous trouverez maintenant de l’or dans la plupart de nos portefeuilles. Nous avons liquidé nos positions dans le Nasdaq et le secteur américain de l’énergie en faveur de l’or, avec une position légèrement haussière (+1). Nous mettons en œuvre nos stratégies de plusieurs façons, notamment au moyen des FNB directs de lingots d’or. Dans certains portefeuilles, nous offrons une exposition supplémentaire aux matières premières canadiennes, ce qui représente une bonne dose d’or, mais aussi de métaux de base, où les prix ont quelque peu baissé et où nous entrevoyons une occasion de valeur à long terme. À l’avenir, certains thèmes soutiennent la demande de métaux comme le cuivre et le zinc, qui sont des intrants dans l’acier inoxydable, et l’électrification de l’ensemble de notre infrastructure énergétique. Cependant, l’exposition à l’or est l’objectif principal à court terme.
Le dollar américain a perdu du terrain en prévision d’une éventuelle pause dans les nouvelles hausses de taux. Mais l’envers de la médaille, c’est qu’une fois que nous entrons en récession et que les marchés deviennent nerveux, le billet vert devient un placement sûr. Nous avons donc ramené le dollar canadien ($ CA) de légèrement haussier à neutre (0); à court terme, il pourrait présenter un certain potentiel de hausse, mais à l’approche d’une récession, nous nous attendons à ce que la situation s’inverse.

$ CAD
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
$ OR
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
1 Liquidités : La mesure dans laquelle un actif ou un titre peut être rapidement acheté ou vendu sur le marché sans que cela ait d’incidence sur son prix. Les liquidités sont considérées comme l’actif le plus liquide, tandis que les éléments comme les œuvres d’art ou les livres rares sont relativement illiquides.
2 Risque de taux d’intérêt : Fait référence à la possibilité que les placements en obligations souffrent à cause de changements inattendus des taux d’intérêt.
3 Courbe des taux : Une ligne qui représente les taux d’intérêt des obligations dont la qualité de crédit est égale, mais dont l’échéance diffère. Une courbe des taux normale ou accentuée indique que les taux d’intérêt à long terme sont plus élevés que les taux d’intérêt à court terme. L’aplatissement de la courbe des taux indique que les taux à court terme correspondent aux taux à long terme, tandis qu’une inversion de la courbe des taux indique que les taux à court terme sont plus élevés que les taux à long terme.
Déclarations
Les opinions exprimées par le gestionnaire de portefeuille représentent son évaluation des marchés au moment de la publication. Ces opinions peuvent changer en tout temps et sans préavis. Les renseignements fournis dans le présent document ne constituent pas une sollicitation ni une offre relative à l’achat ou à la vente de titres, et ils ne doivent pas non plus être considérés comme des conseils de placement. Le rendement passé n’est pas garant des résultats futurs. Cette communication est fournie à titre informatif seulement.
Tout énoncé qui repose nécessairement sur des événements futurs peut être une déclaration prospective. Les déclarations prospectives ne sont pas des garanties de rendement. Elles comportent des risques, des éléments d’incertitude et des hypothèses. Bien que ces déclarations soient fondées sur des hypothèses considérées comme raisonnables, rien ne garantit que les résultats réels ne seront pas sensiblement différents des résultats attendus. L’investisseur est prié de ne pas se fier indûment aux déclarations prospectives. Concernant les déclarations prospectives, l’investisseur doit examiner attentivement les éléments de risque décrits dans la version la plus récente du prospectus simplifié.
Le présent document est fourni à titre informatif seulement. L’information qui s’y trouve ne constitue pas une source de conseils fiscaux, juridiques ou de placement et ne doit pas être considérée comme telle. Les placements doivent être évalués en fonction des objectifs de chaque investisseur. Il est préférable, en toute circonstance, d’obtenir l’avis de professionnels.
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