REMARQUE STRATÉGIQUE DU CHEF DES PLACEMENTS
Savoir quand conserver des titres
Pour le moment, nous n’avons pas suffisamment de données pour dire si les marchés décolleront fortement ou pour dire s’ils pourraient s’effondrer sous peu. Lorsque l’information est aussi limitée, vous ne voulez tout simplement pas faire de mises importantes, d’où notre passage à une position neutre sur les actions. Nous croyons que l’inflation restera obstinément stable à court terme. La hausse des taux d’intérêt de la Banque du Canada (BdC) en juin met en avant le fait que même si la Réserve fédérale américaine (la Fed) décide de faire une pause, cela ne signifiera pas nécessairement la fin du cycle de hausse – en fait, une pause n’est qu’un point de départ, car les banques centrales attendent de pouvoir agir en toute confiance, dans un sens comme dans l’autre. Ce n’est pas si différent pour les investisseurs. Pour le moment, un optimisme prudent est de mise, puisque nous attendons de voir ce que les données économiques nous diront sur la trajectoire que les marchés pourraient prendre.

PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES
Les économies nord-américaines restent résilientes
La Fed et la Banque du Canada envisagent d’autres hausses de taux d’intérêt alors que la Chine cale et que les actions japonaises rebondissent.
Perspectives aux États-Unis
Cependant, les données ne sont pas toutes roses. L’indice des directeurs d’achats du secteur manufacturier (PMI) demeure faible, et celui du secteur des services est lui aussi en perte de vitesse. La faiblesse de la confiance des investisseurs, conjuguée à la résilience des données objectives, entretiendra donc le débat sur la récession. À notre avis, la probabilité d’un repli reste élevée, d’autant plus que le resserrement du crédit et les tensions bancaires qui en découlent s’infiltrent lentement dans l’économie. Cependant, ce repli continue d’être repoussé à plus tard, et la résilience macroéconomique suggère que la Fed relèvera encore les taux d’intérêt au moins une fois cet été. À moins d’une forte hausse inattendue des données sur l’inflation ou d’un autre choc des prix de l’énergie, nous pensons que la Fed est disposée à relever la barre en vue de hausses supplémentaires, ce qui laisse entendre que nous sommes près du sommet. Mais en même temps, et comme elle l’a répété à maintes reprises aux investisseurs, la Fed dépend des données, ce qui signifie que des hausses de taux supplémentaires peuvent continuer d’être prises en compte.

Perspectives au Canada
À l’avenir, l’immigration record continuera d’être un coussin important pour l’économie, en soutenant la croissance de l’emploi et la demande de logements. Cependant, des niveaux d’endettement relativement élevés des consommateurs et des prêts hypothécaires à échéance plus variables à court terme signifient que le Canada n’est pas à l’abri d’un resserrement des conditions financières. À court terme, il est peu probable que la croissance s’effondre, mais il est également peu probable qu’elle accélère considérablement.
Perspectives internationales
Les perspectives du secteur manufacturier en Europe restent sombres, la faiblesse des données sur les commandes manufacturières poussant de plus en plus à une récession en Allemagne, la puissance économique du continent. Au Royaume-Uni, une forte hausse-surprise de l’inflation de base entraîne des hausses de taux supplémentaires de la Banque d’Angleterre. Et, en général, une inflation plus ancrée dans la région signifie la plus grande probabilité d’un atterrissage difficile, attribuable aux hausses de taux. Le Japon demeure un pays prometteur, car l’assouplissement des conditions financières grâce à sa politique de contrôle de la courbe des taux, conjuguée à sa réouverture tardive, se traduit par un meilleur élan de la croissance. Mais nous faisons preuve de prudence quant à l’ensemble de la région EAEO.
En ce qui concerne les marchés émergents (ME), la croissance chinoise demeure anémique dans un contexte de défis structurels, de fragilité du secteur immobilier, de faiblesse de la demande étrangère et de consommation très prudente. Cependant, le mois dernier, il a été question de mesures de relance ciblant le secteur de l’immobilier. Ces mesures, ainsi que celles visant à stimuler la demande de logements, devraient contribuer à rétablir la confiance des investisseurs. Mais la question est de savoir si cela sera suffisant. Les mesures de relance supplémentaires de la Chine sont essentielles pour que notre point de vue reste positif à l’égard des marchés émergents, mais en cas de nouvelles déceptions, nous réévaluerons rapidement la situation.
Principaux risques | Ce qu’en pense BMO Gestion mondiale d’actifs |
---|---|
Inflation | Le taux d’inflation global va dans la bonne direction L’inflation de base restera stable |
Taux d’intérêt | Il semble que nous approchions de la fin du long et rigoureux cycle de hausses de taux en Amérique du Nord La barre est très haute pour des taux d’intérêt négatifs surprises dans les prochains mois |
Récession | On ne peut pas avoir de récession sans crise de l’emploi Le Canada et les États-Unis continuent de créer des emplois à un rythme soutenu, ce qui signifie qu’une récession pourrait n’avoir lieu que dans plusieurs mois Le marché du travail reste tendu |
Géopolitique | On peut s’attendre à ce que les relations entre les États-Unis et la Chine restent tendues Nous surveillons la possibilité d’un décret qui pourrait restreindre les investissements américains dans certaines parties de l’économie chinoise |
Politique américaine | La liquidité est à notre portée, car le compte général du Trésor (TGA) est reconstitué Le manque de clarté quant aux candidats aux élections présidentielles de 2024 crée de l’incertitude |
Consommation | La croissance des salaires dépasse maintenant l’inflation S’il n’y a pas de pertes d’emplois, le consommateur s’en sortira bien Cette récession devrait être déclenchée par les entreprises plutôt que par les consommateurs comme celle de 2008 |
Marché de l’habitation | Le marché a atteint un creux plus tôt que prévu Au Canada, il existe toujours un énorme déséquilibre entre l’offre et la demande L’habitation devrait laisser derrière elle les difficultés pour retrouver une situation favorable à l’approche de 2024 |
Crise bancaire | Devrait demeurer une source d’inquiétude pour les marchés Les petites banques régionales ont tendance à être plus exposées au cycle de récession |

POSITIONNEMENT DES PORTEFEUILLES
Catégories d’actif
Une reprise limitée qui commence à s’élargir nous amène à revoir notre exposition aux actions. L’augmentation de la pondération de nos titres à revenu fixe à duration longue offre un contrepoids approprié, tandis que nous continuons de privilégier les obligations à court terme par rapport aux liquidités.
Cette remontée du marché me rappelle la vieille blague sur un ours qui pourchasse des randonneurs : inutile de distancer l’ours; il suffit de distancer votre compagnon de randonnée. Nous avons légèrement souspondéré (-1) les actions tout au long de la première partie de l’année, mais le secteur des technologies a vraiment pris de la vitesse en raison du récent engouement pour l’intelligence artificielle (IA), ce qui a entraîné une remontée très limitée du marché. Les opinions divergent quand il s’agit de savoir si le rétrécissement est un bon signe ou un mauvais signe pour une reprise durable. Mais il est certain qu’il est devenu plus difficile de décider s’il faut adopter une perspective à long terme, surtout à cause de l’imminence d’une récession, ou réévaluer les perspectives à moyen terme pour participer à la débâcle en cours. Pour en venir à l’essentiel : nous avons ramené notre note des actions, qui était légèrement baissière (-1), à une position neutre (0). Le fait qu’il n’y ait que 10 titres ou moins en tête de peloton est préoccupant, mais il n’y a rien de nouveau à considérer que ces 10 titres résident dans le plus important secteur de l’indice S&P 500. Au Canada, les banques se négocient à environ à 20 % de leur valeur historique après une série de résultats décevants au premier trimestre, alors que les actions du secteur de l’énergie cèdent également de la valeur. Ces secteurs, en plus du rendement des titres technologiques américains, expliquent pourquoi nous sommes revenus à un niveau neutre.
Actions
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
Titres À Revenu Fixe
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
Liquidités
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier

POSITIONNEMENT DES PORTEFEUILLES
Actions
Les actions de croissance à mégacapitalisation ont dominé le marché au deuxième trimestre, mais les attentes élevées sont de nouveau prises en compte. À l’échelle régionale, les États-Unis semblent beaucoup plus robustes qu’ils ne l’étaient, tandis que l’Europe est plus avancée sur le chemin de la récession.
Les bénéfices du premier trimestre ont donné lieu à des surprises bien supérieures à la moyenne, et les résultats ont été bien meilleurs que ce que l’on craignait. En revanche, le taux de croissance global des bénéfices était toujours négatif, de sorte qu’on pourrait dire que, dans l’ensemble, la période de publication des résultats a été solide malgré la contraction des bénéfices. Au deuxième trimestre, il y a vraiment eu une divergence : si vous examinez l’indice S&P 500 dans son ensemble, vous verrez que les révisions des bénéfices commencent à remonter. Les bénéfices étaient révisés à la baisse depuis l’été dernier, mais ils commencent maintenant à remonter. Cependant, si vous supprimez les cinq principaux titres, ils sont tout de même révisés à la baisse. C’est la divergence : une grande partie de la hausse provient de sociétés comme Nvidia et Meta. Le deuxième trimestre a donc été l’histoire de deux marchés. Reste à voir s’ils peuvent répondre à ces attentes peut-être moins grandioses, mais certainement élevées.
La menace qui pèse à court terme sur les marchés est le risque lié aux taux d’intérêt. La récession ne sera probablement pas un problème au prochain trimestre, ni au cours des six prochains mois; nous considérons qu’il s’agit d’un risque à moyen terme. Récemment, les données économiques ont été solides et l’inflation a été plus stable. Des hausses supplémentaires sont à craindre. La Banque d’Australie nous a surpris avec une hausse, tout comme la BdC. Il n’est pas exclu que la Fed continue de relever les taux.
Canada
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
ÉTATS-UNIS
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
EAEO
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
Marchés Émergents
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier

POSITIONNEMENT DES PORTEFEUILLES
Titres à revenu fixe
Nous ne pensons pas qu’une hausse de 25 pdb changera grand-chose à la lutte contre l’inflation; cela montre simplement que la Fed, comme la BdC et la Banque d’Australie avant elles, est résolue à continuer de relever les taux si l’inflation ne baisse pas aussi rapidement qu’elle le souhaite. Elle est prête à continuer d’augmenter les taux jusqu’à ce que l’inflation atteigne un niveau qui lui convient. Étant donné que la récession est repoussée, cela signifie probablement que l’inflation baisse plus lentement. La hausse des salaires est trop élevée, les offres d’emploi aux États-Unis se sont en fait redressées et nous assistons à une inflation dans le secteur des services. Toutes choses étant égales par ailleurs, l’échéancier pour atteindre un indice des prix à la consommation à 2 % s’est encore rallongé, ce qui signifie que la Fed repousse probablement les réductions de taux.
Titres De Créance De Catégorie Investissement
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
Rendement Élevé
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
Titres De Créance Des Marchés Émergents
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
Duration
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier

POSITIONNEMENT DES PORTEFEUILLES
Style et facteur
La croissance a connu une remontée impressionnante, mais compte tenu de la forte hausse des valorisations, nous comptons sur d’autres segments du marché pour rattraper notre retard. La valeur semble particulièrement attrayante, et c’est pourquoi nous surpondérons les actions japonaises axées sur la valeur.
La question est la suivante : les actions de croissance peuvent-elles continuer de s’apprécier? Oui. Peuvent-elles continuer de surpasser l’indice S&P 500 dans la même mesure? Nous croyons que non et cette opinion est liée à la raison expliquant notre augmentation de la pondération des actions jusqu’au neutre : le reste du marché doit maintenant rattraper son retard. À notre avis, cet écart de rendement se rétrécira : nous commençons à observer une hausse de la participation d’autres secteurs à la reprise. Si l’on examine certains paramètres, comme le nombre de titres qui se négocient audessus de leur moyenne mobile sur 50 jours, on constate que ces données commencent à monter. C’est une bonne nouvelle, un marché élargi est toujours un marché plus sain.
Il reste à voir si nous nous approchons d’une baisse des valorisations de ces actions axées sur la croissance. Oui, les bulles peuvent éclater, mais elles ont plus souvent tendance à se dégonfler lentement. Il est donc probable que les actions liées à l’IA connaîtront un certain recul, mais quelques-uns de ces titres valent probablement la peine d’être achetés en profitant de cette faiblesse.
Quant aux facteurs, il faut noter que celui de la croissance profite du fait que l’on s’attende à une baisse des taux. Puisque cette baisse est remise à plus tard, ces actions devraient peut-être, encore, devoir faire une pause pour l’instant. Mais ces titres ont aussi tendance à être de très grande qualité. Pensez à Microsoft : même si elle a fortement augmenté, elle dispose encore de plus de liquidités que la plupart des sociétés de l’indice S&P 500 ou du Nasdaq. Cela nous rassure, parce qu’elles sont stables et défensives.
Valeur
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
Qualité
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
Croissance
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
Volatilité
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier

POSITIONNEMENT DES PORTEFEUILLES
Mise en œuvre
Les effets de la hausse inattendue des taux par la BdC sur le dollar canadien ($ CA) restent à voir, mais quoi qu’il en soit, nous ne sommes pas enclins à couvrir le dollar américain en dollar canadien; en cas de choc inattendu qui perturberait les marchés, le dollar américain devrait reprendre sa place d’actif refuge. Si la Fed suit l’exemple de la BdC et reprend ses hausses de taux après avoir fait une pause, cela pourrait aussi aider le dollar américain à rester un peu plus vigoureux.
Nous continuons d’aimer l’or et de le détenir dans tous nos portefeuilles. Il est revenu sous la barre des 2 000 $ l’once, ce qui contribue à notre évaluation légèrement optimiste (+1), et nous serions susceptibles de l’acheter en période de baisse.

$ CAD
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
$ OR
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
Déclarations
Les opinions exprimées par le gestionnaire de portefeuille représentent son évaluation des marchés au moment de la publication. Ces opinions peuvent changer en tout temps et sans préavis. Les renseignements fournis dans le présent document ne constituent pas une sollicitation ni une offre relative à l’achat ou à la vente de titres, et ils ne doivent pas non plus être considérés comme des conseils de placement. Le rendement passé n’est pas garant des résultats futurs. Cette communication est fournie à titre informatif seulement.
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