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COP26 : Les secteurs privé et public s’engagent à collaborer pour lutter contre la crise climatique

24 novembre 2021
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S’il y a un message qui ressort de la COP26, c’est que ce ne sont pas seulement les gouvernements qui sont prêts à lutter contre la crise climatique – de nombreux acteurs du secteur privé se mobilisent pour soutenir les changements nécessaires. Entre le 31 octobre et le 13 novembre, plus de 37 000 délégués de 200 pays – beaucoup d’entre eux représentant les plus grandes entreprises et institutions financières du monde – se sont rendus à Glasgow afin de s’engager à intensifier leurs efforts pour lutter contre le réchauffement de la planète. « Le monde a enfin réuni la coalition dont il a besoin pour gagner ce combat, a écrit John Kerry, ancien secrétaire d’État des États-Unis dans le Wall Street Journal. Pas seulement les gouvernements, mais aussi le secteur privé, les grandes organisations, les communautés tribales et autochtones et les jeunes. »

À la fin de la conférence, la quasi-totalité des 200 nations présentes a signé le Pacte climatique de Glasgow, qui a réitéré la nécessité pour le monde entier de limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 °C. Il s’agissait également du tout premier accord climatique à inclure des plans de « réduction graduelle » de l’utilisation du charbon. « Nous ne nous contentons pas de dire que nous devons aller de l’avant en tant que monde, (nous) montrons que nous accomplissons des choses. Nous prenons de grandes décisions au pays et encourageons les gens du monde entier à en faire plus aussi », a déclaré Justin Trudeau, premier ministre du Canada.

Bien entendu, les gouvernements ont encore du travail à faire pour atteindre la carboneutralité; ils devront équilibrer la production de gaz à effet de serre et le retrait de celui-ci de l’atmosphère d’ici 2050, ce que 196 pays ont convenu de faire en 2015 à Paris. Malgré les efforts déployés pendant la COP26, après la conférence, le réchauffement projeté était de 2,4 °C. Les pays n’ont pas pu s’entendre sur une action collective plus progressiste, comme éliminer complètement de manière progressive l’utilisation du charbon, qui est responsable d’environ 40 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) et ainsi le plus important émetteur de GES.

greenhouse gas (GHG) emissions, the largest single GHG contributor.

Malgré tout, de plus en plus de gens dans le monde portent attention aux effets dévastateurs que les changements climatiques pourraient avoir sur notre planète (par exemple, au moins 10 % des terres habitables risquent de connaître des inondations chroniques d’ici 2060), et des progrès ont été réalisés vers la réduction des émissions de carbone, y compris parmi les plus grandes institutions financières au monde. Voici quelques-uns des principaux résultats de la COP26 que les investisseurs devraient connaître.

La solidarité de la communauté financière

Lors de la conférence, des institutions financières de partout dans le monde ont uni leurs forces pour créer l’alliance Glasgow Financial Alliance for Net Zero (GFANZ). Sous la direction de Mark Carney, l’ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, plus de 450 gestionnaires de fonds, banques, caisses de retraite et propriétaires d’actifs ont promis de mobiliser collectivement 130 mille milliards de dollars en capital privé pour soutenir la transition vers la carboneutralité. Les engagements de BMO Gestion mondiale d’actifs et de BMO Groupe financier à l’égard de la carboneutralité, faits dans le cadre de l’initiative Net Zero Asset Managers et de l’alliance bancaire Net Zéro respectivement, s’intègrent à l’alliance GFANZ.

Cette coalition d’institutions financières s’engage à accélérer la décarbonisation de l’économie. Pour ce faire, elle aidera l’ensemble du secteur privé à prendre les mesures nécessaires pour s’aligner sur un avenir carboneutre, et elle contribuera au financement climatique nécessaire pour adapter les technologies et les solutions afin de passer à une économie à faibles émissions de carbone. L’alliance GFANZ explique que la clé pour atteindre l’objectif de carboneutralité sera d’utiliser des lignes directrices fondées sur des données scientifiques, des plans d’action détaillés qui s’attaquent aux défis climatiques à court terme (d’ici 2030) et des rapports transparents en cours de route.

L’établissement d’une norme mondiale

Une autre nouvelle importante pour les investisseurs a été l’annonce, par la fondation des Normes internationales d’information financière, de la création d’un conseil des normes internationales d’information sur la durabilité (l’International Sustainability Standards Board – ISSB). L’ISSB, qui a regroupé plusieurs autres conseils de normes d’information, comme la Value Reporting Foundation et le Sustainability Accounting Standards Board, sera chargée de créer des normes de communication de l’information sur les facteurs ESG que les investisseurs mondiaux pourront utiliser lorsqu’ils décideront où placer leur argent.

Habituellement, les investisseurs doivent se fier aux déclarations de chaque entreprise lorsqu’ils examinent leurs activités et leurs risques liés au climat, plutôt que de suivre un ensemble de normes mondiales comparables. Avec l’ISSB, cela pourrait bientôt changer. Le conseil, qui est composé de représentants d’autres organisations de communication de l’information sur la durabilité, a publié un prototype d’exigences générales décrivant ses principes en matière de communication de l’information sur la durabilité. Il s’articule en grande partie autour des quatre piliers – Gouvernance, Stratégie, Gestion du risque et Mesures et cibles – composant le Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (GIFCC), des normes créées par le Conseil de stabilité financière. Lorsque ces normes seront établies, les entreprises et les investisseurs travailleront enfin sur la même longueur d’onde.

La fin de la déforestation

Le premier engagement important pris lors de la COP26 a impliqué plus de 100 pays (représentant 85 % des forêts mondiales), qui ont convenu de mettre fin à la déforestation d’ici 2030, et d’inverser la perte des forêts. Pourquoi est-ce important? Parce que la déforestation est l’un des facteurs qui contribuent le plus aux changements climatiques après la combustion de combustibles fossiles. Selon le World Resources Institute, si la déforestation était un pays, elle serait le troisième plus grand émetteur de dioxyde de carbone de la planète. En même temps, les forêts du monde éliminent environ 7,6 milliards de tonnes de carbone de l’atmosphère chaque année. Il est essentiel pour la santé de la planète de préserver les forêts et de les faire croître.

L’engagement, qui comprend le Canada et, surtout, le Brésil, où se trouve la plus grande forêt tropicale humide au monde, a également été soutenu par un financement de 19,2 milliards de dollars. De ce montant, environ 7,2 milliards de dollars sont de l’argent frais provenant des secteurs privé et philanthropique et serviront à encourager la production de soja et de bétail sans déforestation en Amérique du Sud, ainsi qu’à accroître les investissements dans la plantation d’arbres et d’autres solutions de réduction du carbone. Cet engagement reconnaît également les droits des communautés autochtones, qui sont souvent celles qui protègent ces forêts.

La réduction des émissions

Le Pacte climatique de Glasgow ne s’est engagé qu’à réduire la production de charbon, mais plus de 40 pays voulaient pousser leurs engagements plus loin. Le Canada, l’Allemagne et le Royaume-Uni, parmi d’autres acteurs mondiaux, ont signé la déclaration mondiale sur la transition du charbon vers une énergie propre, dans laquelle des pays se sont engagés à délaisser la production d’électricité à partir du charbon qui n’utilise aucune technologie de réduction des émissions de carbone d’ici 2030. Même si la Chine et les États-Unis n’ont pas signé la déclaration, le nombre de pays qui sont prêts à éliminer progressivement le charbon est important.

De plus, les États-Unis et plus de 100 autres pays, dont le Canada, se sont engagés à réduire leurs émissions de méthane de 30 % par rapport aux niveaux de 2020 au cours des neuf prochaines années. Même si les plus grands émetteurs de méthane au monde – la Chine, la Russie et l’Inde – n’ont pas signé l’engagement mondial sur le méthane, toute réduction aidera, car ce gaz est le deuxième plus important responsable du réchauffement de la planète après le dioxyde de carbone.

Enfin, 24 pays, dont le Canada, se sont également engagés à mettre fin à la vente de véhicules à combustibles fossiles d’ici 2040. Bien que la Chine, les États-Unis et l’Allemagne – les plus grands pays fabricants d’automobiles – n’aient pas appuyé l’engagement, certaines sociétés automobiles de premier plan, comme Ford, Mercedes et Volvo, ont signé l’accord.

Même si des progrès ont été réalisés à la COP26, il reste peu de temps aux secteurs privé et public pour commencer à réduire les émissions. Des mesures urgentes doivent être prises pour réduire considérablement les émissions de GES avant 2030; année à laquelle, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GEIC), le créneau pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5 degré se fermera. Heureusement, de plus en plus d’entreprises et d’institutions financières investissent activement dans des solutions qui peuvent atténuer cette crise. En tant que gardiens du capital des investisseurs, nous veillerons à ce que nos sociétés émettrices respectent leurs promesses, adhèrent aux engagements de la COP26 et, ultimement, soutiennent les solutions pour lutter contre la crise climatique.

Avis

Tout énoncé qui repose nécessairement sur des événements futurs peut être une déclaration prospective. Les déclarations prospectives ne sont pas des garanties de rendement. Elles comportent des risques, des éléments d’incertitude et des hypothèses. Bien que ces déclarations soient fondées sur des hypothèses considérées comme raisonnables, rien ne garantit que les résultats réels ne seront pas sensiblement différents des résultats attendus. L’investisseur est prié de ne pas se fier indûment aux déclarations prospectives.

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