- En Amérique du Nord, le déploiement des doses de rappel est bien entamé, tandis que dans les pays à faible revenu, nombreux sont ceux qui attendent toujours leur première dose.
- Les experts mettent en garde contre le stockage de vaccins par les pays plus riches, qui pourrait prolonger l’état de pandémie dans le monde et entraîner des conséquences humaines et économiques durables. Si nous voulons accélérer la reprise mondiale, nous devons nous attaquer à l’iniquité vaccinale.
- Les investisseurs peuvent contribuer en demandant aux sociétés pharmaceutiques dans lesquelles ils investissent et aux gouvernements de mettre l’accent sur l’amélioration de l’accès mondial aux vaccins et le partage de la technologie et de l’expertise en matière de fabrication de vaccins.
Les risques d’un accès inéquitable au vaccin
- L’OMS pourrait ne pas être en mesure de réaliser son objectif de faire vacciner 70 % de la population mondiale d’ici l’été 2022, le seuil requis pour atteindre un niveau élevé d’immunité collective.
- Selon le Fonds monétaire international (FMI), l’écart marqué entre les taux de vaccination des économies avancées et des économies plus pauvres pourrait représenter des coûts de 5 300 milliards de dollars américains sur cinq ans pour l’économie mondiale.
- L’iniquité vaccinale augmente le risque que de nouveaux variants mutants émergent de la reproduction du virus au sein des populations non vaccinées. Il en découlerait alors un prolongement de l’état pandémique, une hausse des décès, des restrictions de voyage, des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et la fermeture de frontières partout dans le monde.
- De par leur statut de personnes à risque, les plus pauvres et les plus vulnérables ont déjà vécu les pires répercussions de la pandémie. Un prolongement de la situation ne fera que creuser davantage les écarts de richesse.
- Qu’est-ce que cela signifie pour les investisseurs? Dans la foulée du variant Omicron, le FMI risque de réviser à la baisse ses prévisions de croissance économique mondiale le 25 janvier 2022. Dans son rapport d’octobre 2021 sur la stabilité financière dans le monde, l’organisation prévenait que les nouvelles mutations du virus pourraient présenter des risques accrus pour la stabilité financière.
Pourquoi les vaccins ne sont-ils pas partagés équitablement?
Bien que l’iniquité vaccinale à l’échelle mondiale ne soit pas nouvelle, ce n’est que depuis l’apparition de la COVID-19 qu’elle a pris une si grande place dans le débat public.
Cela a entraîné une grave pénurie de vaccins dans les pays participant au COVAX.
De plus, il n’existe que quelques entreprises qui créent et fabriquent des vaccins contre la COVID-19. Parmi celles-ci, on retrouve notamment Pfizer, Moderna, AstraZeneca et Johnson & Johnson. Sans qu’il soit question de nier l’innovation incroyable et le travail acharné dont ces organisations ont fait preuve pour développer des vaccins efficaces, elles peuvent faire plus encore.
Ce que les investisseurs peuvent faire
De plus, BMO Gestion mondiale d’actifs a récemment appuyé une lettre envoyée par des investisseurs aux grandes sociétés pharmaceutiques les incitant à intégrer les objectifs de l’OMS dans leur cadre de rémunération des dirigeants et des administrateurs, afin de soutenir la mise en œuvre d’une stratégie de vaccination mondiale qui soit juste et équitable.
- Prioriser et honorer rapidement les contrats du COVAX et de l’African Vaccine Acquisition Trust (AVAT);
- Faire preuve d’une transparence totale à l’égard de la production mensuelle de vaccins contre la COVID-19 et des calendriers pour les pays visés par le COVAX et les pays à faible revenu;
- Communiquer et collaborer activement avec les pays ayant une couverture vaccinale élevée et d’importants volumes contractuels de vaccins afin d’assurer la priorisation des contrats du COVAX et de l’AVAT;
- S’engager à partager le savoir-faire plus rapidement, à faciliter les transferts technologiques et à fournir volontairement des licences non exclusives transparentes afin d’assurer des vaccins fiables, abordables et disponibles.
Le groupe d’investisseurs a demandé que ces objectifs de l’OMS soient intégrés à la stratégie de rémunération des dirigeants de manière significative, importante, mesurable et transparente.
Pendant la période de vote par procuration de 2021, BMO Gestion mondiale d’actifs a appuyé les propositions des actionnaires exigeant une transparence accrue quant à l’accès aux vaccins contre la COVID-19 et à la tarification de Pfizer et de Johnson & Johnson, et a voté contre la rémunération des dirigeants lors des assemblées annuelles des actionnaires de Moderna, d’AstraZeneca et de Johnson & Johnson. BMO Gestion mondiale d’actifs évaluera le programme de rémunération des dirigeants de chaque entreprise au cours de la prochaine période de vote par procuration en tenant compte du fait que les organisations ont intégré ou non la demande d’incorporation des objectifs de l’OMS à leur stratégie de rémunération des dirigeants.
Si nous voulons accélérer la reprise mondiale, nous devons nous attaquer à l’iniquité vaccinale. En plus d’entraîner des décès toujours plus dévastateurs, un prolongement de la pandémie aura également des conséquences financières importantes pour les investisseurs. Nous espérons que d’autres investisseurs se joindront à nous pour inciter les fournisseurs de vaccins à accroître les stocks dans les pays à faible revenu.
Au sujet de l’équipe Investissement responsable de BMO Gestion mondiale d’actifs
L’équipe Investissement responsable de BMO Gestion mondiale d’actifs gère et développe le leadership éclairé en matière d’investissement responsable (IR) de la société, publiant régulièrement des analyses approfondies sur divers sujets d’actualité ayant trait à des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Elle collabore avec les équipes de placement en ce qui concerne l’évolution des enjeux ESG actuels, offre un soutien continu quant à l’intégration des facteurs ESG, utilise une approche progressive dans les activités de gérance et supervise les initiatives ESG et les engagements de BMO Gestion mondiale d’actifs en matière d’investissement responsable.