Les actions mondiales (indice MSCI Monde tous pays, -9,5 %) ont chuté en septembre, les perspectives économiques continuant de s’assombrir en raison du resserrement énergique de la politique monétaire. Sur le plan local, les actions américaines ont été les plus faibles, affichant une faiblesse généralisée dans tous les segments du marché. L’indice S&P 500 a reculé de 9,2 %, tandis que les actions à petite capitalisation (indice Russell 2000, -9,6 %) et l’indice Nasdaq-100 à forte coloration technologique (-10,5 %) ont enregistré des pertes similaires au cours du mois, la hausse des taux ayant exercé des pressions sur les valorisations, alors que les prévisions de bénéfices ont continué de baisser. Ailleurs, les actions européennes et britanniques (Euro Stoxx 50, -5,5 %; FTSE 100, -5,2 %) ont inscrit un rendement supérieur, mais les fluctuations de change ont atténué une partie du rendement relatif. Les actions des marchés émergents (MSCI Marchés émergents, -11,7 %) sont celles qui ont le plus reculé en septembre, encore en raison de la faiblesse de la Chine (MSCI Chine, -14,5 %). Enfin, les actions canadiennes (S&P TSX, -4,3 %) ont inscrit un rendement supérieur, les banques ayant à peine reculé durant le mois.
La Fed et les autres grandes banques centrales resserreront-elles leurs politiques jusqu’à une cassure?
La Fed et les autres grandes banques centrales resserreront-elles leurs politiques jusqu’à une cassure?
Septembre a été un autre mois mouvementé pour les investisseurs, car les actions et les obligations mondiales ont été secouées par la fermeté des banques centrales et la déroute des deux catégories d’actif s’est poursuivie. Les événements les plus troublants du mois sur les marchés sont survenus au Royaume-Uni, où la proposition d’un budget inflationniste reposant sur une augmentation des dépenses et des réductions d’impôt financées par emprunt a créé une flambée soudaine du risque politique. Ce choc a même forcé la Banque d’Angleterre à reprendre temporairement son programme d’achat d’obligations pour soutenir le marché anémique des obligations d’État britanniques. Par ailleurs, la résilience du marché de l’emploi aux États-Unis, qui a enregistré de solides gains de près de 3,8 millions d’emplois depuis le début de l’année, fragilise l’équilibre des perspectives économiques parce que, plus le marché de l’emploi est vigoureux, plus la Fed doit maintenir le cap de son cycle de hausses. À notre avis, cette dynamique élimine graduellement les probabilités d’un atterrissage en douceur. Aux turbulences à l’échelle mondiale s’ajoute l’appréciation inévitable du dollar américain par rapport à toutes les grandes monnaies des pays développés et émergents cette année, qui contribue au resserrement des conditions financières mondiales ainsi qu’à l’« exportation » de l’inflation hors des États-Unis.
Alors que les perspectives économiques continuent de s’assombrir en raison de la rapidité du resserrement monétaire, conjuguée à un important choc dans le secteur de l’énergie, les pressions financières s’intensifient dans l’économie mondiale, en particulier au Royaume-Uni et en Europe, où les tensions sont à la hausse (graphique 1). Cela signifie que la fenêtre pour les hausses de taux et la réduction du bilan des banques centrales pourrait rétrécir, car les forces du marché risquent d’exacerber le cycle de resserrement. En raison des préoccupations inflationnistes, les grandes banques centrales pourraient continuer de relever les taux au début de 2023, mais les plans de réduction de leur bilan pourraient être suspendus afin d’éviter une intensification des turbulences sur le marché des obligations souveraines (graphique 2).
Graphique 1 : Des tensions financières émergent dans le secteur bancaire européen*
Sources : Bloomberg et BMO Gestion mondiale d’actifs, au 12 octobre 2022. * Représente la moyenne de BNP, Credit Suisse, Deutsche Bank, UniCredit, Société Générale et Barclays.
Graphique 2 : L’augmentation rapide des taux des obligations souveraines à l’échelle mondiale commence à causer des turbulences plus étendues
Sources : Bloomberg et BMO Gestion mondiale d’actifs, au 12 octobre 2022.
Marchés mondiaux en septembre : M. Powell n’est pas un ami des actions et des obligations
Les actions mondiales (indice MSCI Monde tous pays, -9,5 %) ont chuté en septembre, les perspectives économiques continuant de s’assombrir en raison du resserrement énergique de la politique monétaire. Sur le plan local, les actions américaines ont été les plus faibles, affichant une faiblesse généralisée dans tous les segments du marché. L’indice S&P 500 a reculé de 9,2 %, tandis que les actions à petite capitalisation (indice Russell 2000, -9,6 %) et l’indice Nasdaq-100 à forte coloration technologique (-10,5 %) ont enregistré des pertes similaires au cours du mois, la hausse des taux ayant exercé des pressions sur les valorisations, alors que les prévisions de bénéfices ont continué de baisser. Ailleurs, les actions européennes et britanniques (Euro Stoxx 50, -5,5 %; FTSE 100, -5,2 %) ont inscrit un rendement supérieur, mais les fluctuations de change ont atténué une partie du rendement relatif. Les actions des marchés émergents (MSCI Marchés émergents, -11,7 %) sont celles qui ont le plus reculé en septembre, encore en raison de la faiblesse de la Chine (MSCI Chine, -14,5 %). Enfin, les actions canadiennes (S&P TSX, -4,3 %) ont inscrit un rendement supérieur, les banques ayant à peine reculé durant le mois.
Bien que les taux des obligations d’État aient bondi dans la plupart des grandes économies occidentales, le taux des obligations fédérales du Canada à 10 ans n’a que légèrement augmenté, passant de 3,12 % à 3,18 %. Les indicateurs économiques canadiens, qui ont été décevants, ont révélé un ralentissement économique plus rapide que prévu. Comme on s’attend à ce que la Fed relève les taux au-dessus de 4,5 % et que l’économie demeure trop vigoureuse, le billet vert (indice du dollar américain DXY, +3,1 %) a progressé pour un quatrième mois consécutif, et pour un huitième mois cette année. Le dollar américain a gagné 17 % depuis le début de l’année. Le huard (-5,1 %) a enregistré sa plus forte perte depuis 2015, car l’affaiblissement des indicateurs canadiens et la baisse des prix du pétrole ont pesé sur la monnaie. Les prix du pétrole (Western Texas Intermediate, -11,2 %) ont fortement chuté en raison de l’intensification des craintes d’une récession mondiale.
Bien que le rendement des actions soit très négatif cette année, nous n’avons pas observé de ventes en panique sur les marchés, et cette lente baisse des actions a laissé l’indice de volatilité VIX au-dessus de 20 %. Comme les actions ont perdu du terrain, mais ne se sont pas effondrées, l’indice VIX a jusqu’à présent évité les hauts sommets de plus de 40 % à 50 % provoqués par la panique, qui mènent souvent à une capitulation des investisseurs et à un creux du marché. L’indice VIX a clôturé le mois à 31,6 %, en hausse par rapport à 25,8 %, ce qui indique que les investisseurs demeurent prudents, car la conjoncture macroéconomique s’est lentement détériorée cette année.
Perspectives pour le Canada : le marché de l’habitation est une source de préoccupation gérable
Jusqu’ici, dans le présent cycle de hausses, le marché de l’habitation se trouve dans l’œil du cyclone, les prix et l’activité de revente continuant de ralentir fortement au Canada et aux États-Unis. Au Canada, le marché de l’habitation est une importante source de préoccupation pour les investisseurs, compte tenu de sa contribution à l’économie canadienne au cours des dernières années et de l’ampleur de la hausse des prix depuis 2019. L’endettement élevé des ménages (graphique 3) est un point faible bien connu pour le Canada, et le choc persistant lié aux taux d’intérêt causera des maux aux ménages, en raison de l’augmentation du ratio de remboursement, ce qui amplifiera la récession « discrétionnaire ». Cependant, le resserrement du marché de l’emploi est un facteur clé qui devrait permettre aux ménages dont les prêts hypothécaires sont à taux variable ou doivent être renouvelés d’absorber l’important choc. Comme l’économie canadienne est de plus en plus susceptible d’entrer en récession au cours des prochains mois, nous nous attendons toujours à une vague modérée de mises à pied, car les entreprises peinent à trouver et à conserver des travailleurs. Le fait de toucher un salaire demeure la meilleure protection contre l’inflation et le choc des taux d’intérêt. Pour la Banque du Canada, la persistance de l’inflation signifie qu’elle devrait relever les taux au-dessus de 4 % d’ici la fin de l’année, peut-être même jusqu’à 5 % en 2023, mais la voie à suivre dépendra en grande partie de la vitesse à laquelle l’économie réagira aux taux d’intérêt écrasants.
Graphique 3 : L’endettement des Canadiens est élevé depuis plusieurs années
Source: Bloomberg, BMO Global Asset Management, as of 2022 Q2 data.
Perspectives des actions : considérations à court et à long terme
L’indice S&P 500 a chuté de près de 25 % en janvier et en septembre, en grande partie en raison de la baisse des valorisations attribuable à la hausse des taux d’intérêt et à l’augmentation de la probabilité d’une récession. Dans la plupart des conjonctures de marché, une baisse de 25 % attirerait les acheteurs qui profitent des reculs, mais le contexte actuel demeure très différent de celui des dernières décennies, où l’inflation était faible et relativement stable, ce qui donnait à la Fed une bonne marge de manœuvre pour orienter l’économie et les marchés de façon plus stable et équilibrée. Même si nous nous attendons à ce que les perspectives économiques mondiales se détériorent au début de 2023 et à ce que les marchés boursiers restent agités en raison de la grande incertitude entourant la politique monétaire, nous pensons que les investisseurs en actions à long terme devraient renouer lentement avec le marché boursier, car les actions ont tendance à toucher un creux au début du cycle de récession, et non vers la fin. De même, les investisseurs en titres à revenu fixe peuvent aussi s’attendre à des perspectives plus encourageantes, maintenant que les taux de rendement ont beaucoup augmenté depuis leurs creux de 2020.
Perspectives et positionnement : la sécurité continue de dicter la répartition de l’actif
Le positionnement de notre portefeuille demeure défensif dans ce contexte très difficile. Nous avons augmenté la sous-pondération des actions, mais, comme nous pensons que les attentes d’un resserrement de la politique monétaire approchent de leur sommet, nous avons relevé la pondération des titres à revenu fixe pour qu’elle soit neutre, tout en maintenant la surpondération des liquidités. Pour ce qui est des marchés boursiers régionaux, nous continuons de surpondérer les actions canadiennes, car nous nous attendons toujours à ce que les prix du pétrole restent fermes jusqu’à la fin de l’année, et pensons que le ralentissement du marché de l’habitation aura une incidence minime sur le rendement relatif des actions canadiennes. Nous demeurons neutres à l’égard des actions américaines et des marchés émergents. Nous avons accru la sous-pondération du bloc EAEO. Nos perspectives pour l’Europe restent assombries par l’offre d’énergie, qui devrait peser sur les bénéfices et les devises européennes. Sur le plan sectoriel dans le marché boursier américain, nous continuons de surpondérer les secteurs de l’énergie, des soins de santé et des technologies. Enfin, dans la composante des titres à revenu fixe, nous sous-pondérons les obligations de sociétés les plus risquées.
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