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Équité vaccinale : Se rapprocher de la fin de la pandémie mondiale, un pas à la fois

24 janvier 2022
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  • En Amérique du Nord, le déploiement des doses de rappel est bien entamé, tandis que dans les pays à faible revenu, nombreux sont ceux qui attendent toujours leur première dose.
  • Les experts mettent en garde contre le stockage de vaccins par les pays plus riches, qui pourrait prolonger l’état de pandémie dans le monde et entraîner des conséquences humaines et économiques durables. Si nous voulons accélérer la reprise mondiale, nous devons nous attaquer à l’iniquité vaccinale.
  • Les investisseurs peuvent contribuer en demandant aux sociétés pharmaceutiques dans lesquelles ils investissent et aux gouvernements de mettre l’accent sur l’amélioration de l’accès mondial aux vaccins et le partage de la technologie et de l’expertise en matière de fabrication de vaccins.
À l’heure actuelle, partout sur la planète, on tente de venir à bout du variant Omicron. La bonne nouvelle, c’est que près de 61 % de la population mondiale a reçu au moins une dose d’un vaccin contre la COVID-19. La mauvaise nouvelle, c’est qu’un profond fossé divise la planète. En effet, les résidents de pays à faible revenu n’ont reçu qu’environ 1 % des doses accessibles dans le monde, tandis que 72 % des doses mondiales ont été administrées aux personnes issues de pays à revenu élevé ou intermédiaire supérieur.

Les risques d’un accès inéquitable au vaccin

Quels sont les risques d’un partage inéquitable des vaccins?
  • L’OMS pourrait ne pas être en mesure de réaliser son objectif de faire vacciner 70 % de la population mondiale d’ici l’été 2022, le seuil requis pour atteindre un niveau élevé d’immunité collective.
  • Selon le Fonds monétaire international (FMI), l’écart marqué entre les taux de vaccination des économies avancées et des économies plus pauvres pourrait représenter des coûts de 5 300 milliards de dollars américains sur cinq ans pour l’économie mondiale.
  • L’iniquité vaccinale augmente le risque que de nouveaux variants mutants émergent de la reproduction du virus au sein des populations non vaccinées. Il en découlerait alors un prolongement de l’état pandémique, une hausse des décès, des restrictions de voyage, des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et la fermeture de frontières partout dans le monde.
  • De par leur statut de personnes à risque, les plus pauvres et les plus vulnérables ont déjà vécu les pires répercussions de la pandémie. Un prolongement de la situation ne fera que creuser davantage les écarts de richesse.
  • Qu’est-ce que cela signifie pour les investisseurs? Dans la foulée du variant Omicron, le FMI risque de réviser à la baisse ses prévisions de croissance économique mondiale le 25 janvier 2022. Dans son rapport d’octobre 2021 sur la stabilité financière dans le monde, l’organisation prévenait que les nouvelles mutations du virus pourraient présenter des risques accrus pour la stabilité financière.

Pourquoi les vaccins ne sont-ils pas partagés équitablement?

Bien que l’iniquité vaccinale à l’échelle mondiale ne soit pas nouvelle, ce n’est que depuis l’apparition de la COVID-19 qu’elle a pris une si grande place dans le débat public.

Dans le cas des vaccins contre la COVID-19, les pays à faible revenu peuvent compter sur le COVAX, un programme de partage de vaccins chapeauté par plusieurs organismes des Nations Unies, dont l’OMS. Bien que 190 pays se soient engagés à donner et à recevoir des vaccins, la participation des pays à revenu élevé n’a pas atteint les niveaux escomptés, ceux-ci préférant plutôt passer d’importantes précommandes avec les fabricants de vaccins et stocker les doses. Les pays plus pauvres se sont donc retrouvés en queue de peloton.
L’alliance People’s Vaccine a constaté qu’en raison de retards dans la fabrication, du nationalisme vaccinal et des restrictions à l’exportation, seulement 14 % des dons de 1,8 milliard de vaccins promispar les pays riches dans le cadre du COVAX ont été livrés. L’Union européenne et les États-Unis interdisent l’exportation de certains vaccins et ingrédients des vaccins, et l’Union européenne insiste pour que les sociétés pharmaceutiques honorent leurs ententes de livraison de vaccins à l’Union européenne avant d’exporter des doses ailleurs dans le monde. Cela a entraîné une grave pénurie de vaccins dans les pays participant au COVAX.

Cela a entraîné une grave pénurie de vaccins dans les pays participant au COVAX.

De plus, il n’existe que quelques entreprises qui créent et fabriquent des vaccins contre la COVID-19. Parmi celles-ci, on retrouve notamment Pfizer, Moderna, AstraZeneca et Johnson & Johnson. Sans qu’il soit question de nier l’innovation incroyable et le travail acharné dont ces organisations ont fait preuve pour développer des vaccins efficaces, elles peuvent faire plus encore.

Tout d’abord, les fabricants de vaccins manquent actuellement de transparence quant à la façon dont ils honorent les contrats de vaccins conclus avec les pays à revenu élevé par rapport à ceux visés par le COVAX et en établissent l’ordre de priorité. Ensuite, une augmentation importante de l’offre de vaccins est nécessaire pour répondre à la demande mondiale. Les défenseurs de la santé à l’échelle mondiale et les gouvernements des pays à faible revenu ont demandé aux sociétés pharmaceutiques de partager leur savoir-faire en matière de production de vaccins, d’investir dans des capacités de fabrication locale et de renoncer temporairement à leurs droits de propriété intellectuelle (PI) afin de rendre les vaccins plus largement et facilement accessibles. Les sociétés pharmaceutiques ont rejeté ces demandes, faisant valoir que la renonciation à la PI diminuerait la motivation future à innover, en particulier pour les vaccins à ARN messager, et qu’il est trop complexe d’élargir la distribution et la production en raison des technologies relativement nouvelles qui y sont associées. Bien que l’OMS ait mis en place des centres de transfert technologique et des outils pour accroître la production mondiale, les fabricants de vaccins ont jusqu’à présent partagé peu de données dans le cadre de cette initiative.

Ce que les investisseurs peuvent faire

Les investisseurs peuvent, et certains l’ont déjà fait, jouer un rôle essentiel pour encourager les sociétés pharmaceutiques à intégrer à leurs stratégies d’affaires commerciales l’accès à des médicaments et l’approvisionnement en vaccins pour les pays à revenu faible et intermédiaire, plutôt que d’offrir ces avantages par l’entremise de dons ou d’activités caritatives uniquemen. Cette approche consiste notamment à rendre les médicaments accessibles dans ces marchés, à créer des stratégies de tarification abordable et à envisager des contrats de licence. L’état de pandémie mondiale oblige toutefois les entreprises à s’harmoniser étroitement aux objectifs sanitaires mondiaux énoncés par l’OMS.
En tant que partenaire de longue date de l’Access to Medicine Foundation, BMO Gestion mondiale d’actifs a soutenu l’appel que la Fondation a lancé dès le début de la pandémie pour une réponse équitable à la COVID-19. Tout au long de la crise, nous avons mobilisé les sociétés pharmaceutiques relativement aux mesures qu’elles prennent.

De plus, BMO Gestion mondiale d’actifs a récemment appuyé une lettre envoyée par des investisseurs aux grandes sociétés pharmaceutiques les incitant à intégrer les objectifs de l’OMS dans leur cadre de rémunération des dirigeants et des administrateurs, afin de soutenir la mise en œuvre d’une stratégie de vaccination mondiale qui soit juste et équitable.

Rédigée sur l’initiative de l’investisseur institutionnel néerlandais Achmea, la lettre a été signée par 65 investisseurs représentant des actifs sous gestion de 3 500 milliards de dollars et envoyée aux conseils d’administration de Pfizer, Moderna, AstraZeneca et Johnson & Johnson.
La lettre demandait aux sociétés pharmaceutiques de s’harmoniser à la feuille de route de l’OMS en mettant en œuvre ce qui suit :
  1. Prioriser et honorer rapidement les contrats du COVAX et de l’African Vaccine Acquisition Trust (AVAT);
  2. Faire preuve d’une transparence totale à l’égard de la production mensuelle de vaccins contre la COVID-19 et des calendriers pour les pays visés par le COVAX et les pays à faible revenu;
  3. Communiquer et collaborer activement avec les pays ayant une couverture vaccinale élevée et d’importants volumes contractuels de vaccins afin d’assurer la priorisation des contrats du COVAX et de l’AVAT;
  4. S’engager à partager le savoir-faire plus rapidement, à faciliter les transferts technologiques et à fournir volontairement des licences non exclusives transparentes afin d’assurer des vaccins fiables, abordables et disponibles.

Le groupe d’investisseurs a demandé que ces objectifs de l’OMS soient intégrés à la stratégie de rémunération des dirigeants de manière significative, importante, mesurable et transparente.

Pendant la période de vote par procuration de 2021, BMO Gestion mondiale d’actifs a appuyé les propositions des actionnaires exigeant une transparence accrue quant à l’accès aux vaccins contre la COVID-19 et à la tarification de Pfizer et de Johnson & Johnson, et a voté contre la rémunération des dirigeants lors des assemblées annuelles des actionnaires de Moderna, d’AstraZeneca et de Johnson & Johnson. BMO Gestion mondiale d’actifs évaluera le programme de rémunération des dirigeants de chaque entreprise au cours de la prochaine période de vote par procuration en tenant compte du fait que les organisations ont intégré ou non la demande d’incorporation des objectifs de l’OMS à leur stratégie de rémunération des dirigeants.

Si nous voulons accélérer la reprise mondiale, nous devons nous attaquer à l’iniquité vaccinale. En plus d’entraîner des décès toujours plus dévastateurs, un prolongement de la pandémie aura également des conséquences financières importantes pour les investisseurs. Nous espérons que d’autres investisseurs se joindront à nous pour inciter les fournisseurs de vaccins à accroître les stocks dans les pays à faible revenu.

Au sujet de l’équipe Investissement responsable de BMO Gestion mondiale d’actifs

L’équipe Investissement responsable de BMO Gestion mondiale d’actifs gère et développe le leadership éclairé en matière d’investissement responsable (IR) de la société, publiant régulièrement des analyses approfondies sur divers sujets d’actualité ayant trait à des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Elle collabore avec les équipes de placement en ce qui concerne l’évolution des enjeux ESG actuels, offre un soutien continu quant à l’intégration des facteurs ESG, utilise une approche progressive dans les activités de gérance et supervise les initiatives ESG et les engagements de BMO Gestion mondiale d’actifs en matière d’investissement responsable.

Avis jurisdique

Le présent document est fourni à titre informatif seulement. L’information qui s’y trouve ne constitue pas une source de conseils fiscaux, juridiques ou de placement et ne doit pas être considérée comme telle. Les placements doivent être évalués en fonction des objectifs de chaque investisseur. Il est préférable, en toute circonstance, d’obtenir l’avis de professionnels.
Tout énoncé qui repose nécessairement sur des événements futurs peut être une déclaration prospective. Les déclarations prospectives ne sont pas des garanties de rendement. Elles comportent des risques, des éléments d’incertitude et des hypothèses. Bien que ces déclarations soient fondées sur des hypothèses considérées comme raisonnables, rien ne garantit que les résultats réels ne seront pas sensiblement différents des résultats attendus. L’investisseur est prié de ne pas se fier indûment aux déclarations prospectives. Concernant les déclarations prospectives, l’investisseur doit examiner attentivement les éléments de risque décrits dans la version la plus récente du prospectus simplifié.

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