En tant qu’investisseurs responsables, nous recherchons un large éventail de facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) pour évaluer les entreprises en fonction de leur stratégie, de leur gestion des risques et de leur rendement par rapport à leurs pairs. Nous utilisons ces renseignements non seulement pour mieux orienter nos propres décisions de placement, mais aussi pour fournir à nos entreprises émettrices des perspectives sur les marchés et des conseils personnalisés pour leur stratégie climatique. Il arrive souvent que nous interagissions avec les mêmes entreprises plusieurs fois par année pour discuter du climat, de la transition, de l’eau et de la biodiversité, pour partager les recherches effectuées par notre équipe ou pour participant à des initiatives du secteur financier comme Engagement climatique Canada (ECC), Climate Action 100+ (CA100+), Nature Action 100 (NA100) et Valuing Water Finance Initiative (VWFI). En 2023, nous avons participé à la mobilisation de 1 698 entreprises sur les questions ESG dans un large éventail d’entreprises, y compris des chefs de file de longue date en matière de durabilité et d’autres qui commencent tout juste à adopter les meilleures pratiques.
Bien que les risques et les occasions liés au climat diffèrent grandement d’une entreprise à l’autre, nous avons constaté que les entreprises les mieux gérées ont des comportements communs lorsqu’il s’agit d’élaborer leur stratégie climatique. Cet article résume les comportements clés et soutient la communication de l’information que les investisseurs recherchent dans la stratégie climatique des entreprises.
1. Elles se mettent au travail
Les premiers à avoir adopté le GIFCC bénéficieront d’un solide avantage une fois que la communication de l’information sur les changements climatiques sera obligatoire en Amérique du Nord et à l’étranger. Le GIFCC a joué un rôle essentiel dans l’élaboration de la directive sur la publication d’informations non financières de l’Union européenne (UE) en 2019, ainsi que de la règle de divulgation relative aux changements climatiques de la Securities Exchange Commission et du Règlement 51-107 des Autorités canadiennes en valeurs mobilières. De plus, selon le rapport final du GIFCC, près de 60 % du PIB mondial a proposé ou finalisé des exigences de divulgation conformes à celles du GIFCC3. Bien que les règles de communication de l’information soient toujours en cours de finalisation en Amérique du Nord, environ 1 300 entreprises canadiennes et 3 200 entreprises américaines qui exercent leurs activités en Europe sont déjà assujetties aux exigences de communication de l’information de la Directive sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises de l’UE pour 2025. La norme IFRS S2, Informations à fournir en lien avec les changements climatiques, s’appuie maintenant sur l’héritage du GIFCC.
2. Elles rendent la stratégie climatique pertinente
À la base, une stratégie climatique n’est rien de plus qu’une stratégie. Pour être efficace, elle ne peut pas être considérée comme indépendante des activités de l’entreprise – elle doit faire partie de la vision, de la stratégie et de la raison d’être globales de cette dernière. À la base, une stratégie climatique solide doit donc mettre l’accent sur les sujets les plus pertinents pour l’organisation.
Nous recommandons aux entreprises de tirer parti des normes du SASB d’IFRS comme point de départ pour déterminer les thèmes généraux, concentrer les ressources sur les enjeux les plus pertinents pour leurs activités et communiquer ces risques aux investisseurs au moyen d’une grille d’importance relative. Pour de nombreuses entreprises, les émissions de gaz à effet de serre peuvent constituer la principale source de risque, tandis que d’autres peuvent avoir une dépendance importante à l’égard de la biodiversité, de l’eau douce ou d’autres préoccupations liées au climat. Certaines entreprises peuvent avoir plusieurs expositions importantes au risque, et chacune d’elles doit faire l’objet d’une stratégie d’atténuation. À BMO Gestion mondiale d’actifs, nous considérons que les investisseurs sont les mieux informés lorsqu’un émetteur prend en compte la double importance relative.
3. Elles se tournent vers l’avenir
Les rapports conventionnels sur les facteurs ESG mettent fortement l’accent sur la communication de l’état actuel des activités et des progrès de l’entreprise relativement aux questions ESG. Bien que cette approche puisse être suffisante pour la communication de l’information générale sur les facteurs ESG, elle omet souvent de fournir suffisamment de renseignements prospectifs sur la stratégie climatique de l’entreprise. Alors que nous nous tournons vers l’avenir, il n’est pas surprenant que les investisseurs recherchent une nouvelle approche en matière de divulgation de l’information sur les changements climatiques : des plans de transition.
Un plan de transition fait passer le cadre de référence d’une entreprise en matière de communication de la divulgation des améliorations apportées aux activités actuelles à la divulgation des plans et des progrès vers un modèle d’affaires futur. Il devrait permettre aux investisseurs d’évaluer la résilience de l’entreprise aux nouvelles réalités environnementales et sociales, son plan pour composer avec l’économie en transition actuelle, et la façon dont elle finira par devenir une entreprise du 21e siècle de premier plan.
Les entreprises qui ont des engagements en matière de carboneutralité transforment leurs ambitions en mesures concrètes et démontrent comment elles concrétiseront leur vision d’une entreprise à faibles émissions de carbone au moyen de diverses initiatives et étapes de leur plan de transition. De plus, les entreprises qui se concentrent sur la carboneutralité modifient leur cadre de référence, passant des améliorations progressives à leurs activités courantes à la réalisation d’un modèle d’affaires fondamentalement transformé. Cela aide également les entreprises à éviter l’affectation inefficace de capitaux à ce qui pourrait être une « impasse » et à divulguer avec exactitude leurs obligations liées à la mise hors service d’immobilisations aux investisseurs.
4. Elles investissent
La transition vers la carboneutralité d’ici 2050 nécessite des investissements dans le capital humain et financier.
Il est essentiel d’avoir le bon leadership et les bonnes personnes. Les gestionnaires d’actifs comme BMO Gestion mondiale d’actifs se tournent de plus en plus vers les conseils d’administration et les administrateurs pour obtenir une expertise en matière de climat, et la gouvernance climatique est l’un des piliers clés sur lesquels nous mobilisons les entreprises par l’intermédiaire d’Engagement climatique Canada. L’expertise du conseil d’administration en matière de « santé environnementale, de sécurité et de conformité » soutient l’entreprise en ce qui a trait aux risques liés à la conformité environnementale et aux litiges, mais la gestion des risques liés à la transition climatique nécessite de nouvelles compétences. Sachant clairement que le risque climatique est un risque financier, les conseils d’administration cherchent à obtenir une formation supplémentaire sur le climat pour s’assurer qu’ils respectent leurs obligations fiduciaires.
Nous sommes à la recherche d’entreprises qui ont une solide gouvernance climatique et dont les conseils d’administration leur permettent d’attirer, de perfectionner et de fidéliser les experts nécessaires pour mettre en œuvre une stratégie climatique. Des entreprises comme Teck ont créé de nouveaux postes de direction axés exclusivement sur la décarbonisation et ont intégré avec succès la restauration des terres à leurs objectifs de rendement, tandis que d’autres, comme AtkinsRéalis, ont créé de nouveaux services comme « l’économie de la décarbonisation » pour soutenir leurs clients dans la transition.
Bien entendu, les cibles de décarbonisation doivent être soutenues par des investissements en capital, ce qui fait passer les dépenses en immobilisations et les dépenses d’exploitation du statu quo à des stratégies prospectives. En tant qu’investisseurs, nous recherchons des engagements en capital pour les solutions de technologies propres, le développement de flux de revenus verts et la recherche et le développement (R&D) dans les domaines où les solutions ne sont pas encore commercialisées. Bien que ces investissements portent diverses étiquettes, une approche courante des entreprises consiste à établir des cibles pour les « solutions climatiques », les revenus « verts » ou les dépenses en immobilisations liées au climat.
Les cibles de revenus visent à augmenter la proportion de revenus tirés de produits ou de services écologiques au fil du temps et sont soutenues par des initiatives d’affaires qui visent l’expansion sur de nouveaux marchés ou dans de nouveaux segments.
Les cibles de capital sont plus étroitement liées à la planification du capital et aux activités et sont habituellement réparties en trois horizons de placement : cibles à court, à moyen et à long terme (y compris la carboneutralité). Les cibles de capital à court terme sont habituellement axées sur des solutions économiquement réalisables; les cibles à moyen terme comprennent des solutions qui ne répondent pas encore aux conditions d’investissement; et les cibles à long terme de carboneutralité visent à traiter les émissions restantes, une fois que toutes les solutions pratiques ont été déployées, au moyen d’instruments externes, comme des compensations.
Les activités à court terme sont régulièrement soutenues par des engagements clairs en matière de capital dans la communication de l’information financière. Les cibles à moyen terme peuvent être établies en fonction des attentes en matière de déploiement rentable des technologies émergentes, mais elles peuvent également comprendre d’autres stratégies. Les investisseurs peuvent regarder au-delà des engagements de capital directs prévus et examiner plutôt les investissements dans les activités de R&D, les partenariats ou les acquisitions récentes de fournisseurs de solutions pour obtenir des preuves de progrès vers l’atteinte de ces objectifs. Enfin, bien que la cible à long terme ne contienne souvent pas d’attentes en matière de coûts, la divulgation de l’« écart en matière d’émissions » entre les solutions technologiques réalisables et la carboneutralité constitue une information clé fort appréciée par les investisseurs. Les entreprises cherchent souvent à combler cet écart en s’engageant à annuler les répercussions restantes au moyen d’instruments externes, comme des compensations fondées sur la nature.
Footnotes
1 Pour plus de renseignements : Terre durable – Communication obligatoire de l’information sur les changements climatiques↩
2 https://www.ifrs.org/sustainability/tcfd/↩
3 Task Force on Climate-related Financial Disclosures 2023 Status Report P121023-2.pdf (fsb.org)↩
4 Selon une analyse de Refinitiv publiée dans le Wall Street Journal : [At Least 10,000 Foreign Companies to Be Hit by EU Sustainability Rules – WSJ]↩
5 IFRS – IFRS S2 Climate-related Disclosures↩
6 De volontaire à obligatoire : principaux développements en matière de réglementation en lien | BMO Gestion mondiale d’actifs (bmogam.com)↩
7 Selon une étude du CDP/BCG, les émissions de la chaîne d’approvisionnement sont en moyenne 11,4 fois plus élevées que celles d’une entreprise↩
8 Ford Motor Company : Climate Change Report – Task Force on Climate-Related Financial Disclosures (TCFD) Report 2023 Climate Change Report (ford.com). « Nous investissons plus de 50 milliards de dollars depuis 2022 pour atteindre un taux de production annuel cible de 2 millions de véhicules électriques à l’échelle mondiale d’ici la fin de 2026. » [traduction libre]↩
9 https://viewpoint.pwc.com/dt/us/en/pwc/in_the_loop/assets/secesgdisclosureitl71323.pdf↩
Avis juridique
Les placements dans les fonds d’investissement et dans les fonds négociés en bourse (FNB) peuvent comporter des frais de courtage, des frais de gestion et d’autres frais (s’il y a lieu). Les placements dans les fonds d’investissement peuvent comporter des commissions de suivi. Veuillez lire l’aperçu du fonds, l’aperçu du FNB ou le prospectus du fonds d’investissement ou du FNB en question avant d’investir. Les fonds d’investissement et les FNB ne sont pas garantis, leur valeur fluctue fréquemment et leur rendement passé n’est pas indicatif de leur rendement futur.
Pour connaître les risques liés à un placement dans les fonds d’investissement BMO ou les FNB BMO, veuillez consulter les risques spécifiques énoncés dans le prospectus du fonds d’investissement ou du FNB en question. Les FNB BMO s’échangent comme des actions, ils peuvent se négocier à escompte à leur valeur liquidative et leur valeur marchande fluctue, ce qui peut augmenter le risque de perte. Les distributions ne sont pas garanties et sont susceptibles d’être changées ou éliminées.
Les fonds d’investissement BMO sont offerts par BMO Investissements Inc., un cabinet de services financiers et une entité distincte de la Banque de Montréal. Les FNB BMO sont gérés et administrés par BMO Gestion d’actifs inc., une société de gestion de fonds d’investissement et de gestion de portefeuille et une entité juridique distincte de la Banque de Montréal.
BMO Gestion mondiale d’actifs est une marque de commerce sous laquelle BMO Gestion d’actifs inc. et BMO Investissements Inc. exercent leurs activités. Certains des produits et services offerts sous le nom BMO Gestion mondiale d’actifs sont conçus spécifiquement pour différentes catégories d’investisseurs au Canada et peuvent ne pas être accessibles à tous les investisseurs. Les produits et les services ne sont offerts qu’aux investisseurs au Canada, conformément aux lois et aux exigences réglementaires applicables.
MC/MD Marque de commerce/marque de commerce déposée de la Banque de Montréal, utilisée sous licence.